Dakar, une bombe à retardement ? Entre croissance et défis urbains
2 février 2025
Dakar, capitale et moteur économique du Sénégal, connaît une forte croissance urbaine. Cependant, cette expansion rapide s'accompagne de nombreux défis liés à l’urbanisation incontrôlée, à la pression démographique et aux infrastructures insuffisantes. Ces éléments posent la question : Dakar est-elle une bombe à retardement économique et sociale ?
Une urbanisation en hausse
Avec une population de près de 4 millions d’habitants, Dakar concentre plus de 20 % de la population nationale sur un territoire représentant moins de 1 % de la superficie du pays. Cette concentration extrême engendre une pression sur les infrastructures de transport, d’assainissement et de logement, conduisant à une saturation des services urbains.
Selon l'Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD), plus de 60 % des habitants de Dakar vivent dans des conditions précaires, dans des quartiers où l'accès à l'eau potable et à l'électricité reste limité.
Les défis économiques et sociaux
Le coût élevé de la vie, combiné à une forte informalité de l’économie (estimée à 41 % du PIB), met en péril la stabilité sociale. Le chômage des jeunes, estimé à 22 % dans la région de Dakar, pousse de nombreux jeunes vers l’émigration ou vers des activités informelles peu rémunératrices.
L’État tente d’atténuer ces tensions à travers le Plan Sénégal Émergent (PSE), qui prévoit plusieurs projets d’infrastructures, comme le projet de désengorgement routier. Toutefois, ces initiatives peinent à répondre à la demande croissante.
Quelles solutions pour éviter la crise ?
Pour éviter une crise urbaine majeure, les experts appellent à une meilleure décentralisation du développement vers les régions secondaires comme Thiès ou Saint-Louis. Par ailleurs, des investissements massifs dans les infrastructures de transport, de logement social et de services publics sont nécessaires pour équilibrer le développement territorial.
Le développement de villes secondaires à travers des incitations aux investisseurs et l'amélioration des conditions de vie en milieu rural pourraient réduire la pression sur la capitale.
Avec une population qui croît rapidement, Dakar risque de devenir difficile à gérer si les infrastructures ne suivent pas le rythme de l’urbanisation.
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